Relier l'activité solaire dans la photosphère et la couronne à l'héliosphère interne est l'un des principaux objectifs de la mission Solar Orbiter de l'ESA et de la NASA. Établir un lien entre un événement au Soleil et ses répercussions dans l'héliosphère n'est pas une affaire triviale, surtout dans le cas des petites structures qui sont souvent en dessous de la résolution des imageurs héliosphériques actuels. Heureusement, pour ces petits événements, il est possible de trouver un lien entre le Soleil et l'héliosphère en diagnostiquant la composition élémentaire du plasma grâce à l'effet FIP (pour premier potentiel d'ionization en anglais), une augmentation de l'abondance des éléments à faible FIP présents habituellement dans les zones de champ magnétique fermé.
Solar Orbiter a été conçu pour réduire l'écart entre les mesures in situ et les mesures de télédétection, en s'approchant du Soleil jusqu'à 0,28 UA. Sa combinaison unique d'instruments in situ et de télédétection peut être utilisée pour éclaircir cette tâche difficile.
Nous présentons une analyse dans laquelle nous avons établi une telle connexion par le biais d'observations et de modélisation. Le spectromètre EUV SPICE peut observer les régions sources du Soleil qui seront échantillonnées quelques jours plus tard par l'instrument in-situ SWA-HIS. Grâce à la modélisation, nous avons déterminé la trajectoire suivie par le vent solaire et établi d'où proviennent les différents paquets de plasma mesurés in situ.
Nous avons analysé un événement qui a eu lieu en mars 2022 où la composition in situ a montré une diminution globale du rapport Fe/O avec des structures périodiques dans la composition et nous avons déterminé si la tendance générale que nous avons observée in situ se reflétait dans les données de télédétection lors de la mesure de l'abondance relative souffre/azote.